• Je voulais...

    Je suis rien, à part peut-être qu’une conne qui voulait y croire…

    Je voulais une vie remplie de couleurs. Que mes joues s’empourprent. Que ma vie soit rose. Que le ciel au-dessus de ma tête soit toujours d’un bleu éclatant. Je voulais du vert, du jaune, de l’orange et même du noir. Je voulais juste me lever le sourire niais aux lèvres chaque matin, avec une véritable raison pour poser un pied sur le sol froid. Je ne veux pas grand-chose, juste un amalgame de couleurs dans cette vie bien trop monochrome. Faire valser cette douce et amère monotonie qui s’encre en moi à la moindre occasion. Juste avoir l’impression d’être quelqu’un et d’être aimée.

    Je referme promptement mon journal intime. Je n’ai pas pour habitude d’écrire ma vie, encore moins dans un journal comme une pauvre adolescente écervelée qui écrirait ses premiers déboires amoureux. Mais aujourd’hui, griffonner ma vie sur un simple bout de papier est plus une nécessitée qu’un réel plaisir. C’est ma propre thérapie pour ne pas sombrer dans la folie. Car le bonheur, j’ai pu l’effleurer du bout des doigts pendant quelques jours, quelques semaines… Non, quelques années avant de me l’enlever farouchement du jour au lendemain sans crier gare.

    Je m’affale un peu plus dans mon lit, porte ma couette jusqu’à moi et je me mets à contempler inlassablement mon plafond. Je n’ai plus la force de rien. Et pourtant, j’ai tout un tas de choses à faire et à terminer. J’aimerais écrire, autre chose que ma propre déchéance. Juxtaposer quelques mots et donner naissance à une phrase cohérente avec un sens profond, du moins, pour moi. Mais rien. Ma tête n’est embrumée que par de sombres pensées hétéroclites qui prennent un malin plaisir à me torturer.

    Fatiguée par tout ce blanc juste devant moi, je ferme un bref instant mes yeux. Mes souvenirs se cristallisent. Je nous revois rirent pour un rien. Flâner dans les rues bondées de Paris. Je nous revois nous assoir sur une terrasse et parler de tout et de rien. De nous. De ce qu’on allait faire de notre journée. De notre futur commun. Des projets que nous voulions concrétiser, mais qui sont vite tomber à l’eau. Nos journées n’avaient rien d’extraordinaires, mais elles me faisaient un bien fou. Et aujourd’hui, fasse à ma propre solitude, je deviens folle. Après avoir goutée à une vie aussi remplie, il est dur de revenir à la réalité. Je suis en train de perdre pied. Petit à petit… mais sûrement. Et cette fois, aucune main ne pourra me récupérer.

    Je sais, à penser ainsi, à m’enfoncer un peu plus dans cette funeste fatalité, rien ne va changer. Tout va s’empirer peut-être. Je vais plonger tête baissée dans ce qu’on appelle plus communément une dépression nerveuse. Ma mère, paniquée devant mon état léthargique, va sans doute me forcer à voir un psychologue avant que je ne me mette la corde au cou. Il va me donner des médicaments qui vont me rendre folle. Mais non, je ne suis pas suicidaire. Encore moins en dépression. Je suis lassée de vivre, mais j’ai encore l’intime espoir qu’un jour, ma vie prendra un nouveau tournant. Non, aujourd’hui, je ne suis qu’une pauvre fille qui vient de voir son propre bonheur voler en éclats et j’en suis la seule et unique responsable.

    Une fugace envie totalement saugrenue me traverse l’esprit, celle d’être dépourvue de tous sentiments, de toutes sensations. Ne jamais être heureux, triste, déçue, lasse, fatiguée et j’en passe. Ne rien ressentir et rester stoïque. A cette pensée, un soupir s’échappe de ma bouche.

    Je regarde mon réveil. 11 heures 54. Ma grande sœur ne va pas tarder à revenir des cours. Je vais essayer, une nouvelle fois, d’afficher un large sourire. De l’enquiquiner comme à mon habitude et me faire violence pour ne pas l’envoyer paitre.

    Je sors de mon lit et prend la direction de la salle de bain. Sur mon chemin, je m’arrête devant le salon. Le soleil m’éblouit un court instant. Je m’approche de la grande baie vitrée, et admire le paysage. Les arbres reprennent des couleurs. Du rose. Du jaune. Du vert. Le ciel est un bleu azur, sans un nuage à l’horizon. Quelques enfants reviennent de l’école, ils rient, courent, hurlent. Ils troquent déjà leurs écharpes et leurs gants contre un simple gilet ou une fine veste.

    Le printemps est là. Ma saison préférée. La saison du renouveau.

    Je reste ainsi, plantée devant ce tableau remplie de couleurs. Seul mon portable arrive à me faire sortir de mes songes. Il vibre contre ma cuisse et me fait sursauter. Je le prends, et je lis d’une traite le texto d’une amie.

    « Je parie que t’es toujours en pyjama, à broyer du noir… ».

    Cette simple phrase a le don d’étirer un simple rictus sur mes lèvres. Je suis pathétique. Il est 12 heures 05, et je suis toujours vêtue de mon pyjama bleu, avec plein de petits oursons dessus, et des pantoufles en forme de lapin. Je ne sais pas quoi lui répondre, si ce n’est la vérité. Alors mes doigts parcourent l’écran tactile et forment le mot « ouais… ». Je sais, elle va me donner une leçon de morale et c’est bien la dernière chose que je veux entendre ou lire, qu’importe.

    « Rêve ta vie en couleur, c'est le secret du bonheur. ».

    Une citation de Walt Disney. Limite, elle aurait pu aussi me chanter la chanson du livre de la jungle… Je soupire. Il n’y a qu’elle pour m’envoyer une citation par texto et rien d’autre. Je ne sais pas quoi répondre. Une vie en couleur, c’est ce que je désire… C’est ce que j’ai connu… C’est ce que je n’ai plus…

    Je me perds à nouveau dans mes pensées. Dans mes souvenirs. J’ai envie de pleurer. De retourner dans mon lit et de ne plus en sortir. Et pourtant, je reste plantée au beau milieu du salon, portable en main, les yeux rivés sur le sol.

    Et je souris.

    Fin.

     

     

    Petite note explicative : ô_ô La fin, la chute tout ce que vous voulez peut paraitre bizarre ! XD Mais bon, dans ma tête, c'est juste une fille qui regrette son ancienne vie, au final ce qui lui paraissait banal, totalement ordinaire... lui manque et donc elle se laisse aller vers la dépression x) Mais à la, fin, en repenssant à ses souvenirs, bien que ses derniers lui fassent toujours mal, elle sourit quand même =) Premier signe qu'elle va un peu mieux ! xD Donc début tout va mal, et à la fin, le printemps, les arbres fleurissent et tout °O° adieu la dépression hivernale et tout, le renouveau etc, elle commence à aller mieux en souriant stupidement... xD *évite les tomates*

    Bref, nouvelle qui m'a été inspirée en admirant ce petit dessin °O° >

    Je voulais...

     






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